L’offshore indien menacé ?
L’Inde est devenu une place forte du secteur des Technologies de l’information et de la communication. Bangalore, ville de 6 millions d’habitants au sud de l’Inde, est un pôle économique majeur à tel point qu’on la nomme la « Silicon Valley » indienne. Les entreprises de nouvelles technologies bénéficient d’une main-d’oeuvre qualifiée et bon marché ainsi que des dispositions fiscales attractives. Les grandes entreprises poussés par le soucis de la rentabilité ont développés une délocalisation des services (outsourcing) vers cet El dorado. Mais l’avenir radieux qu’on lui promettait parait aujourd’hui menacé.
Avec 30 à 40 % de croissance annuelle, les groupes indiens se portent très bien. HCL Technologies, Infosys et TCS, les trois principales SSII, ont présentés leurs résultats dans le dernier trimestre 2010. Selon lemagit.fr, HCL Technologies a réalisé un chiffre d’affaires de 864 M$ avec une croissance de 7,5% par rapport au précédent trimestre. Infosys fait mieux avec 1 585M$ pour 6% de croissance et TCS domine le classement avec 2,14 Md$ et 6,8%. Ces SSII connaissent un bénéfice respectif de 39,5%, 19% et 35%. Ces bon résultats devraient perdurer en 2011. En effet, le cabinet spécialisé dans l’analyse stratégique des TIC, Ovum déclare que « 150Md$ de contrats d’externalisation doivent être renouvelés en 2011 » dont une partie devrait être pris dans les filets des SSII indiennes. Néanmoins, ils devront surmontés quelques difficultés.
Les SSII doivent tout d’abord faire face à l’envolée de l’attrition, c’est à dire la perte de leurs consultants partis pour de meilleur contrat. Pour lutter contre cette explosion, les SSII indiennes multiplient les recrutements et les initiatives pour retenir leurs talents, avec notamment des efforts sur les promotions et les rémunérations. TCS prévoit par exemple deux cycles d’augmentation de salaire par an pour cadres supérieurs, contre un seul jusqu’ici.
A l’attrition s’ajoute le problème des dettes souveraines et l’ombre toujours plus importante de la Chine. La crise de la dette souveraine en Europe pourrait avoir un effet domino et ainsi arriver jusqu’aux portes de Bangalore. La Chine, quant à elle, attire les prestations les moins qualifiées et menace un peu plus chaque jour la belle croissance indienne.
Le modèle indien, caractérisé par le développement d’une main-d’oeuvre nombreuse et de qualité, parait aujourd’hui menacé sur son aile Est. L’offshore, c’est-à-dire la prestation de services dans les pays où la main-d’oeuvre est moins cher, a donc un belle avenir devant lui. L’informatique en nuage (on the cloud) est une formidable source de croissance pour les SSII mais également d’économies pour les entreprises. De plus, le modèle économique du SaaS permet de mettre en place de nouveaux systèmes sans devoir faire l’acquisition de logiciels et de matériels, donc d’apporter un retour sur investissement beaucoup plus rapide qu’avec les solutions traditionnelles.
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